DELPHINE ALLIENS . Artiste plasticienne
« Ce que je dis c’est la vérité.
Je ne te mens pas, tu sais.
Je jure.
Je jure de n’être que ce que tu vois. »
Une exposition où se mêlent et se confrontent le réel et la vérité. Une quête qui passe par l’étude du corps pour Delphine Alliens. Comme une sorte de baromètre. Un imaginaire qui rend le monde plus visible à ses yeux, comme si s’éloigner du réel, c’était s’accepter toujours un peu plus.
Être mère mais pas trop.
Être salope mais pas trop.
Être trop mais pas trop.
Être quoi au juste?
Faisant partie d’un monde qui « en-domestique » l’individu, Delphine Alliens, avec ses trois affirmations, se met en scène . Elle trouve au moyen de son corps une façon de faire partie de ce monde, à sa façon. Elle se photographie et se filme dans le coin d’une maison, elle se représente. Dans cet enchaînement, elle dit son désir de montrer son identité. Se lire au travers d’elle même mais aussi au travers de l’autre. Il y a un corps à corps, comme un cri silencieux et incisif. Elle capture dans ses peintures les chairs et trace un trait jusqu’à l’os.
Le coeur de son travail est pensé pour découvrir les aspérités, l’essence de l’être,
et capter le vivant par delà même le corps. Transmettre par un trait, un geste, une parole, l’évocation d’une rencontre, lui permettant de mettre à nu sa propre identité. Révéler les intimités, les blessures, les invisibles par un geste intuitif et sensitif construit en mémoire de présences.
En évoquant l’invisible de toute chose et en convoquant notre intimité, notre sacralité, elle questionne notre place dans le monde, elle propose de ressentir en nous-même pour regarder autour de nous.
Comme une histoire de rencontres.